Psychanalyse freudienne et psychanalyse lacanienne : théologie ou mysticisme ?

Cet article nous a été envoyé par Jean-Pierre CHARTIER, peu avant son décès

   Comme toute peuplade exotique, chaque tribu psychanalytique a ses rites spécifiques, ses mots sacrés, ses schibboleths pour reprendre le terme biblique utilisé par Freud à propos de l’interprétation du rêve. Ils fonctionnent comme autant de totems qui permettent à ses membres de se reconnaître, d’être fiers d’en être, et de se congratuler ! Si je dis aujourd’hui “culpabilité œdipienne”, “transfert sur le cadre”, “analité primaire”, et “processus tertiaire”, je fais partie du peuple élu, en tout cas le plus proche historiquement parlant du créateur puisque dès 1926, celui-ci s’implantait solidement en terre française en revendiquant haut et fort son ancrage parisien. Si j’entrelarde mon discours d’un zeste d’imaginaire, d’une pincée de petits « a » et d’une bonne louche de grand Autre, tout cela mijotant sur un fond de symbolique dans le chaudron troué, cher à Freud, et surtout si je me réfère à la structure, je serai à coup sûr identifié comme un des nombreux disciples si ce n’est un zélote de ceux qui ont suivi le maître qui revendiquait sa solitude dans son retour à la chose freudienne.

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