"Que cherches-tu Thomas ?" Il y a 740 ans : Thomas d'Aquin trouvait

7 mars, anniversaire de la mort de saint Thomas d’Aquin en 1274

   Dans son Histoire intellectuelle de l’Occident médiéval, Jacques Paul présente Thomas d’Aquin comme “l’esprit le plus précis et le plus vigoureux du siècle”. On est frappé, en effet, par la rigueur de la démarche intellectuelle de Thomas d’Aquin, par la précision des questions, parfois surprenantes, toujours légitimes, par l’unité d’un propos profondément élaboré, rendu par une syntaxe remarquablement simple. Notre théologien puise, plus que tout autre, dans la philosophie d’Aristote. N’allons pas trop vite en besogne et faire de Thomas d’Aquin un simple adaptateur qui aurait eu soudain l’idée géniale de pimenter la théologie de sauce aristotélicienne. Rappelons qu’il n’existait pas une compilation classique des œuvres d’Aristote, revue, corrigée et agréée par l’université. Albert le Grand l’a dit avec humour: “Tous les péripatéticiens s’accordent sur le fait qu’Aristote a dit la vérité, mais ils ne s’accordent pas sur ce qu’a dit Aristote et chacun d’eux l’interprète à sa façon”.

Depuis le commencement de l’œuvre de Thomas, la philosophie est l’outil permanent de sa théologie. Aristote se taille évidemment la part du lion. En cette première moitié de XIIIe siècle il n’y a pas de personnage plus illustre dans les universités : tout le monde a Aristote à la bouche et le cite à tout propos. Thomas ajustera cependant l’enseignement du Stagirite.

Thomas d’Aquin naît en 1224 ou 1225, au château familial de Rocca Secca, en Campanie, à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Naples, dix ans après que saint Dominique ait fondé l’Ordre des Frères Prêcheurs. Ses parents le placent à l’abbaye bénédictine voisine du Mont Cassin, où Thomas, qui n’a que cinq ans, est reçu comme oblat.

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