Athanase, pugnace et fidèle

Pour Sophie Guerlin, avec notre amitié

     Athanase est un chrétien d’Alexandrie qui a reçu une bonne formation classique. Appelé au diaconat il est désigné pour être le secrétaire de l’évêque d’Alexandrie. C’est en tant que tel qu’il a pu assister au Concile de Nicée en 325. 

L’homme a des convictions qu’il ne manque pas de répandre, en dépit de l’agacement des princes traditionalistes d’Orient. Athanase est nommé évêque en 328. Il a alors une trentaine d’années. 

 

Sa forte personnalité s’oppose aux interprétations, aussi bien de l’empereur que des évêques de Palestine ou de Syrie, qui s’écartent des décisions prises à Nicée.

 

Ceci n’est pas sans conséquences. Après le concile, une coalition d’évêques s’est renforcée contre le siège d’Alexandrie. Athanase irrite, d’autant qu’il continue de combattre avec acharnement l’arianisme que les évêques d’Orient affectionnent. 

 

Athanase va prendre une décision qui révolte : il refuse de réintégrer Arius, qui a été condamné au concile, dans le clergé d’Alexandrie, en dépit du soutien de l’empereur. Athanase devient tout à coup l’homme à abattre. Les évêques se coalisent et convoquent un synode à Tyr qui va déposer Athanase de son siège pour l’envoyer dans les froides brumes de Trèves. On est en 335, dix ans après l’ouverture du Concile de Nicée. 

 

Le ciel déverse ses flocons sur Trèves, l’illustre cité empreinte de son passé impérial et romain. Athanase est là, exilé, loin de la douceur méditerranéenne de son Alexandrie natale. À Trèves, l’évêque en exil écrit, et défend avec acharnement le Credo de Nicée ; il argumente en faveur de l’égalité de nature, de substance, de dignité du Fils et du Père. Dans son discours contre les ariens il réfute l’idolâtrie, il y montre l’inanité des divinités païennes et la voie qui permet d’atteindre le vrai Dieu, en considérant la trace de Dieu que portent les créatures. 

 

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