"Je crois que les chambres à gaz n'ont pas existé". Cet infâme credo qui n'a rien à voir avec le christianisme, nous l'avons entendu jeudi 20 janvier dans la bouche de Mgr Williamson, l'un des quatre évêques intégristes ordonnés en 1988 par Mgr Lefebvre. Ce n'est d'ailleurs pas une surprise : depuis des années, ce prélat multipliait les déclarations provocatrices.

Or, la levée deux jours après les excommunications frappant les lebébvristes a créé une tragique ambiguïté, laissant à penser que Rome réhabilitait le négationnisme ou du moins le considérait comme une opinion licite voire innocente.

Cette ambiguïté est tout simplement insupportable.

Insupportable parce que, derrière le masque du négationnisme, on découvre le visage du plus hideux antisémitisme.

Insupportable, parce que depuis un demi siècle, de Jean XXIII à Benoît XVI, l'Église a entrepris une longue démarche de repentance à propos de l'antijudaïsme. Elle n'a cessé de chercher la rencontre et la réconciliation avec ceux que Jean-Paul II appelait "nos frères aînés". Ce faisant, elle a retrouvé ses racines : Jésus, Marie, les disciples étaient juifs.

Nous, signataires de cet appel, considérons donc les propos de Mgr Williamson comme une atteinte personnelle à notre foi chrétienne.

Nous estimons que cet évêque ne saurait trouver sa place dans l'Église, sans repentir sincère et explicite de sa part.

Nous demandons au pape de condamner clairement les propos de Mgr Williamson. C'est à nos yeux, désormais, le seul moyen de réparer les dommages que cette situation fait connaître à l'Église elle-même.

 

le 28 janvier 2009