Le projet moral de Kant

Pour le P. Terry, cette introduction à os entretiens, en hommage amical

   Tout au long de sa vie Emmanuel Kant s’est attaché à répondre à quatre questions : Que puis-je savoir ? ; Que dois-je faire ? ; Que m’est-il permis d’espérer ? ; Qu’est-ce que l’homme ? Avec la Critique de la raison pure, qui s’attache à la seconde question, on assiste à une rupture épistémologique. La préface révèle à la fois la tristesse et la colère du philosophe constatant que la métaphysique est alors tombée dans le discrédit. Kant en est meurtri.

La raison pratique c’est la raison qui prend en charge les questions relatives à l’agir (à la différence de la raison spéculative). Kant commence par distinguer la doctrine du bonheur et la doctrine morale, la première étant fondée tout entière sur des principes empiriques, qui ne forment même pas la plus petite partie de la seconde, et qui est la plus importante affaire de la raison pure pratique. Mais distinguer n’est pas opposer. Il convient seulement de ne pas prendre en considération le principe du bonheur dès lors qu’il s’agit de devoir. Kant le dit bien : “ce peut même, à certains égards, être un devoir de prendre soin de son bonheur”, le bonheur offrant le moyen de remplir son devoir, et qu’en étant privé du bonheur “on peut avoir des tentations de violer son

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