Si en 1800 la population mondiale atteignait 1 milliard, elle quintuplait en 1930 et passait à 6 milliards et demi en 2005. La population mondiale devrait augmenter, prévoit-on, d'environ 50% d'ici à 2050. On se compte, au 1er janvier 2011, 6,890 milliards. Nous serons dans moins d’un demi-siècle, près de 10 milliards. On estime que 85% de cette population vivra dans des pays qu’on désigne actuellement "en développement". Chaque jour la population augmente de 220000 personnes (ce qui correspond à la population d’une ville française comme Saint-Etienne). La population mondiale croissait de 83 millions d’habitants par an à la fin du XXe siècle. Cette augmentation de la population tend cependant à ralentir grâce à une baisse mondiale plus ou moins importante, selon les pays, du taux de fécondité.

En ramenant la population mondiale à 100 personnes, 61 vivent en Asie, 14 en Afrique, 11 en Europe, 9 en Amérique latine, 5 en Amérique du Nord, 1 en Océanie.

L’espérance de vie n’est bien sûr pas la même pour tous ces gens. Si la moyenne se situe entre 66 et 69 ans dans le monde, elle n’est que de 50 ans en Afrique, tandis qu’elle culmine à 82 ans au Japon.

En 2002, 2 millions de personnes sont décédées du Sida. Notons que l'Afrique sub-saharienne accuse une baisse de l'espérance de vie. Notons qu’en Chine, le pourcentage des plus de 65 ans va passer de 8 à 16 % en 25 ans.

Le problème qui se pose à l'humanité de demain n'est pas quantitatif mais qualitatif. La question importante n'est pas tant le nombre de personnes qui vivent sur cette planète que celle du partage des richesses, de la réduction des inégalités, et de l'environnement.

Dans de nombreux pays pauvres, où les ressortissants ont déjà le plus grand mal à satisfaire leurs biens vitaux de base, la population se multipliera plus que d'autres pays dans les prochaines décennies. À l'inverse, certains pays industrialisés affichent un taux de fécondité d’1,6 enfant par femme, ce qui les place  au seuil de renouvellement de la population (1). Celle-ci, vieillissant, pose le défi du financement des retraites par les "actifs".

Évolution de la fécondité (de 1981 à 2001)

Immigration / émigration

Les migrations se sont développées sur la base d'intérêts réciproques : les travailleurs immigrés occupent en général des emplois que les populations occidentales refusent d'accomplir; en contre-partie les migrants envoient leur épargne à leur famille restée au pays d'origine.

Dans de nombreux pays, les politiques d'immigration très restrictives poussent nombre d'immigrés à enfreindre la loi. Cette clandestinité est souvent synonyme de conditions inhumaines de travail, de trafic de faux-papiers, d'exploitation, voire d'esclavage.

Enfin, faut-il le rappeler, les mouvements migratoires peuvent entraîner des réactions xénophobes ou racistes.

 

Mortalité infantile

La mesure de la mortalité infantile exprime très précisément le nombre d’enfants morts avant qu’ils aient atteint l’âge d’un an, sur une population ramenée à 1000 enfants.

Les causes  de mortalité infantile sont connues et les principales relèvent de l’insalubrité de l’eau consommée, des guerres et des conflits civils, de la pauvreté qui s’accompagne inéluctablement de malnutrition, et enfin de l’empêchement d'accès aux soins et aux vaccinations.

En 2003, la mortalié infantile la plus élevée était relevée en Bolivie, en Afrique sub-saharienne, à Madagascar, au Yemen, en Inde, au Pakistan, en Afghanistan, au Kazakhstan, en Mongolie, en Papouasie Nouvelle-Guinée, à Haïti. Nous igorons tout des statistiques propres à la Corée du Nord.

 

L’accès à l’eau

L'eau est indispensable à la vie. Il nous faut consommer, en moyenne, 1,5 litre d'eau par jour pour survivre. Avec 10% de perte d'eau, les hallucinations commencent. Une perte d’eau de 15% entraîne la mort. Il suffit de 4 jours sans eau pour mourir, alors que le corps humain peut tenir plusieurs semaines sans manger.

Encore faut-il que cette eau soit potable.
De nombreuses régions du monde au climat aride sont touchées par la pénurie d'eau douce. Ce "stress hydrique" peut être source de conflits, comme on l'observe au Moyen-Orient.

L'eau est souvent gaspillée, surexploitée. Selon le Forum mondial de l'eau tenu en 2000 à La Haye, il faudrait investir près de $ 180 milliards par an pour satisfaire l'accès à l'eau potable et préserver la ressource d'eau. Seuls $ 80 milliards par an sont disponibles à l'heure actuelle. Les pays démunis continuent de rester démunis car, insolvables, ils ne peuvent payer le prix fixé par le marché.

Il va donc falloir une forte volonté politique internationale et une mobilisation des ONG, des collectivités locales et des populations pour faire face à l'enjeu.

 

Tout le monde n'a pas d'eau.

Cette précieuse ressource est très inégalement répartie. Moins de 10 pays se partagent 60% des gisements en eau douce. Les ressources moyennes par habitant peuvent varier dans une proportion de 1 à 20000, entre les émirats du Golfe et l'Islande par exemple.

 

L'eau contaminée est le premier facteur de mortalité dans le monde

L'eau contaminée tue chaque année 5 millions de gens, soit encore plus que le sida.
Une Africaine sub-saharienne parcourt en moyenne 6 Km par jour pour approvisionner sa famille en eau. Deux milliards d'hommes manquent d'installations sanitaires et quatre milliards ne sont actuellement pas encore ralliés à un réseau d'assainissement des eaux usées.

 

Les prélèvements d'eau

Dix pays se partagent la consommation de 60% de l'eau douce de la planète.

Dans certains pays que touche le climat aride, comme Chypre, la Jordanie, la Libye, Malte..., les ressources naturelles s'épuisent.

La consommation d'eau a été multipliée par 7 depuis un siècle, et par 2 depuis vingt ans, essentiellement pour les besoins agricoles. La croissance démographique est cause de cette augmentation. Si l'irrigation est primordiale dans certains pays, comme l’Inde, l’Irak, le Pakistan, Madagascar, l’Égypte, sachons qu’à El Paso, au Texas, 50% de l'eau est utilisée pour les loisirs (golf, piscine) et pour l'air conditionné !

Dans plusieurs pays méditerranéens les ressources en eau s'épuisent (Égypte, Israël, Jordanie, Libye, Malte), ou menacent d'insuffisance l'Algérie, Chypre, la Palestine, la Tunisie.

En Cisjordanie, le besoin journalier par individu est de 70 litres pour un Palestinien,  260 litres pour un Israélien.  Un américain utilise 600 litres d'eau potable par jour, un Européen 250, un Africain 30.

Voilà qui laisse songeur...

Gérard LEROY, le 13 / 2011

(1) Source : Population et sociétés, n°151 et 370 INED. cf. aussi Emmanuel Todd, Après l'Empire, Gallimard, 2002.