Grégoire de Nysse († 394), Père cappadocien

À tous les participants de la Soirée théologique du 16 décembre 2013, avec mon amitié 

Grégoire de Nysse naît autour de 332. Il est d’Annési, nom de la propriété familiale, isolée, située dans le Pont. Le milieu est cultivé. Son père est professeur de rhétorique à Césarée. Ses grands parents ont été persécutés et dépouillés de leurs biens au temps de Dioclétien. Ils ont transmis leur foi à leur descendance.

Macrine, l’aînée de tous, se charge de l’éducation de ses sœurs et de Pierre, le benjamin. Grégoire cultive le goût pour la solitude et la nature. Il ne semble pas avoir fréquenté les grandes écoles. Ses premières études il les accomplit à Annési, près de sa sœur Macrine, très tôt instruite des écrits sapientiaux. Cette femme chante des psaumes toute la journée ! Grégoire continue d’étudier à Césarée, puis il se forme à la philosophie en se mettant à l’école de son frère Basile qu’il admire, comme "père et maître" (Ep 13, 4:  SC 363, 198).

 

La région est influencée par la culture perso-iranienne plus que par la philosophie grecque, ce qui n’empêche pas Grégoire de se laisser pénétrer des œuvres de Platon, surtout de Phèdre, du Banquet, de la République. Il lit Plotin. Il utilise aussi Aristote, et manifeste de la curiosité pour la médecine et l’astronomie. 

 

Formé très tôt à la rhétorique, Grégoire l’enseignera dès 364, après l’abrogation de la loi de Julien, mort un an plus tôt, qui interdisait aux chrétiens d’enseigner.  

 

En 372, après avoir révélé qu’il est marié, Grégoire est choisi par son frère Basile pour être évêque de Nysse, petit bourg au sud de Césarée dont les archéologues ont retrouvé récemment des vestiges (1).

 

La production littéraire de Grégoire est considérable, et comprend des œuvres exégétiques, des traités sur la création, ou sur les Psaumes, des homélies morales, des ouvrages de spiritualité. Son exégèse, influencée par Origène et par Philon d’Alexandrie est très allégorique. Son histoire de la Vie de Moïse, par exemple, présente une théorie de l’itinéraire de l’âme qui retourne à Dieu, depuis la sortie du péché, figuré par l’Égypte, jusqu’à l’ascension du Sinaï.

 

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