Lorsqu’en l’an 64 s’abat la persécution de Néron sur les premiers chrétiens, leur Credo est encore loin d’être fixé.
L’irruption des chrétiens dans l’Empire bouleverse la pensée gréco-romaine. Le mot qui revient le plus souvent dans les conversations, c’est le mot Logos qui, pour les chrétiens, est venu habiter parmi les hommes. Inouï, irrecevable. L'Empereur Marc-Aurèle le fera savoir aux chrétiens en condamnant Justin de Rome à la pendaison, “en raison, dira l’empereur, de cette insupportable déviation dans le monde des idées”.
Car les idées bouillonnent dans tout ce petit monde méditerranéen, plus prompt à disserter de l’ “engendré” qu’à s’informer du cours du change. On ne cesse de s’interroger, voire s’opposer, à propos de ce Christos. Il faudra bien se décider et sortir de ce cocktail de credo diffusés par tous les mouvements qui s’écartent de la foi apostolique. C’est ce que visera l’empereur Constantin en convoquant les Pères des Églises orientales et occidentales au concile de Nicée, en 325.
C’est tout cet enchevêtrement d’hypothèses, de critiques, d’intrusions politiques qu’explicite cet ouvrage bien documenté.
On sera sensible au style alerte et précis de l’auteur qui sait nous captiver en nous racontant cette histoire fondamentale du christianisme... et de notre civilisation.
Gérard LEROY, ancien professeur de philosophie morale, est théologien, spécialiste de science et de théologie des religions. Il fut pendant huit ans Secrétaire Général de la Conférence Mondiale des Religions pour la Paix (section française).