Quel avenir pour notre espérance?

Cet article nous est offert par Xavier Larère, que nous remercions vivement

   La peur de ses prophètes, la peur de devenir elle-même prophétique, entrave l'Église. C'est ainsi qu'on a vu un jeune pape polonais, celui qui avait su faire tomber des frontières extérieures, mettre sur orbite une bureaucratie tatillonne et persécutrice des théologiens chercheurs de Dieu. Ceux qui soulignaient qu'en acceptant librement, en conclusion d'une mission "commando", de prendre la place de la victime innocente, le Christ était venu dénouer la répétition rituelle de la violence, que ce message radical de retournement de toutes violences restait encore à proclamer; mais qu'il fallait pour cela que l'Église reconnaisse, haut et fort, sa  compromission millénaire avec cette violence dont l'humanité reste prisonnière. Qu'elle a souvent eu sa part dans le déclenchement de cette violence. Qu'elle a plus souvent participé à l'histoire du côté des puissants qu'à celui des victimes. Qu'elle n'a eu de cesse que sa puissance, et la richesse qu'elle rend possible, augmentent, à l'opposé du message évangélique. Qu'elle aura un jour à rendre compte de l'espérance paradoxale et mystérieuse, dont elle fut la simple dépositaire, et dont elle se crut la propriétaire unique et infaillible, participant ainsi à la détresse de beaucoup.

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