Les mouvements chrétiens médiévaux

Pour Aurélie Lebouc, en hommage amical

   Depuis que Théodose, fin IVe siècle, a déclaré que l’Empire était chrétien selon la volonté de Dieu, l’Église a aménagé les choses. Des conciliations ont été mises en place. L’institution s’est peu à peu radicalisée. Le christianisme s’est entiché du pouvoir politique. Certes il n’était pas facile d’éviter le piège, sinon de la collusion, du moins de l’association, avec l’État. Les religions de l’Antiquité constituaient toujours un modèle, elles qui, le plus souvent, avaient été indissolublement liées aux pouvoirs politiques. Mais la plupart d’entre elles ne se préoccupaient guère du salut des âmes, alors que l’au-delà de la mort constituait la préoccupation centrale du christianisme. Ce lien avec l’État a entraîné la confusion. Les religieux prenaient en charge les soucis et les tâches qui ne leur revenaient pas en premier, attitude qui leur valait une considération à la hauteur de la vénération manifestée à tous les hommes de pouvoir dont on attend d’ordinaire qu’ils résolvent les problèmes et les misères de la population.

Chemin faisant, la mission spirituelle commençait à passer au second plan. C’est cette défection qu’ont accusée les chrétiens du Haut Moyen-âge, et qui explique la naissance de mouvements qui se sont constitués dans la perspective d’un retour à la pureté évangélique.

Oblats et convers

Le pauvre laïc ne pouvant se croiser, se donne à un monastère ou offre ses enfants pour leur assurer une meilleure condition de vie. Les oblats vivent parfois en communauté, près du monastère qui leur assure la nourriture.
Les convers sont reçus au monastère provisoirement, pour un temps de probation, un CDD en somme, avant que leur admission définitive soir décidée par l’abbé après cooptation des autres convers. On en compte 400 à Clairvaux. Exclus de la liturgie chez les cisterciens les convers n’entrent jamais dans le cloître. Considérés comme illettrés et assignés aux travaux manuels ils n’ont pas droit au livre. Chez les Chartreux les convers cuisinent, font le pain, sont cordonniers, bourreliers, dirigent la bergerie, gardent les bêtes des exploitations agricoles.

 

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