Pour Yves Giorello, en hommage amical

 

   L’Église a besoin d’entendre, à l’écart des bruits du monde, l’appel à sa vocation. Elle doit veiller, non pour se retirer du monde et s’extraire de ses débats, à ne pas perdre la mémoire d’où elle vient et de l’Espérance qui l’habite. Le P. Jean-Marie Tillard, condisciple du P. Congard, nous a laissé de belles pages sur l’appel de cette communion qui définit l’Église.

 

Il préconise une façon de s’attaquer au problème épineux et délicat de l'autorité et de la primauté papale. Au lieu de partir comme on le fait habituellement d'une analyse des principales affirmations que dictait Vatican I concernant le ministère de l'Évêque de Rome, il est plus judicieux et rentable de commencer par une courte réflexion sur la nature de l’Église et sa mission dans le monde.  

 

L'église est appelée à être une communion hic et nunc, ici et maintenant.  Cette communion s’effectue à deux niveaux, radicalement inséparables. Car elle est une communion avec le Dieu trinitaire, manifestée, extériorisée et nourrie par une communion fraternelle qui comporte toutes les sortes de diversités humaines. Elle est à la fois une communion avec Dieu à travers une communion avec les autres hommes et femmes, et une communion avec les hommes et les femmes à travers une communion avec Dieu.

 

Aussi longtemps que ces deux éléments constitutionnels essentiels ne sont pas en osmose, l'église de Dieu n’est pas fidèle à sa vocation.

 

Gérard Leroy,  le 7 octobre 2022