L’apôtre Paul à Philippes de Macédoine

Pour Anita et Jacques de Saint-Exupéry, en hommage amical

   Au milieu du Ier siècle avant Jésus-Christ Saint Paul découvrait la cité cosmopolite de Philippes. Cette cité où l’on parlait grec et latin se situe entre la Macédoine orientale et Thrace, au sud de la Bulgarie actuelle.

Philippes fut fondée trois siècles auparavant par Philippe de Macédoine, le père d'Alexandre le Grand. Brutus, Cassius et les sénateurs attachés aux institutions républicaines s’embarquèrent pour l’Orient afin de lever des légions pour affronter Octave et Antoine. C'est à Philippes que le combat eu lieu, en 42 av. J.-C. Les républicains furent écrasés er Antoine put fonder là une colonie romaine. Philippes devint une entité de l’empire romain. Sa position sur la via Egnatia permettait un accès facile à Rome, par cette voie romaine qui reliait Byzance à ce qui est aujourd'hui un port d’Albanie.

Dix ans plus tard, ce fut au tour d’Octave de l’emporter sur Antoine à la bataille d’Actium, en 31 av. J.-C.

C’est sous l’empereur Claude, en 49 de notre ère, que l’apôtre Paul accompagné de Timothée et Silas partirent pour Philippes après avoir traversé la Phrygie et affronté bien des écueils. Le Livre des Actes raconte qu’auparavant Paul avait eu la vision d’un Macédonien le suppliant de se rendre au secours de son peuple (Ac 16, 9). À Philippes, Paul fonda la première communauté chrétienne d’Europe (Ac16, 14-15), qui verra se bâtir Lydie, une ville qui n’était alors qu’un centre de teinturerie d’où l’on exportait ces tissus de pourpre très appréciés.

Paul chassa une sorte de sorcière qui s’enrichissait  et enrichissait ses maîtres en exploitant ses talents de divinisation. Leurs profits se voyaient alors menacés à cause de l’intervention de l’apôtre. Ceux-ci se révoltèrent et trainèrent Paul sur le forum pour une comparution devant les magistrats de la ville (Ac 6, 19). Les trois compères, Timothée et Silas accompagnant Paul furent accusés de prosélytisme, i.e. d’incitation à la conversion des Romains au judaïsme. On les jeta en prison. Paul et ses acolytes allaient connaître d’autres tourments.

Peu à peu la ville se dégrada. Les vents effritèrent les façades. Elle s’enfonça lentement dans la poussière du sable qui la fit oublier. Aujourd’hui, ce que le visiteur découvre, ce ne sont  plus que les restes d’une cité morte au VIe siècle.

 

Gérard Leroy, le 14 novembre 2024

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