Pour Patrick Valdrini et François Moulignat, en hommage amical
Au début du XIXe siècle sont entreprises les premières fouilles archéologiques d’Ostie en laquelle on pénètre par l'une de ces trois portes. De riches romains se font alors construire de luxueuses maisons familiales qu'on appelle domus, avec atrium et péristyle. Du IIe au IVe siècles les domus se multiplient.
La plupart de ces domus sont décorés de marqueterie, de marbre, de statues. Ostie est à cette période à son apogée. Densément peuplée et urbanisée la ville s’agrandit alors d’immeubles de trois ou quatre étages. On assiste alors à l’afflux de population généré par les travaux d'agrandissement du port. Les plus luxueux immeubles sont équipés d’eau courante, de chauffage, de latrines privées ; certains de ces immeubles sont aussi pourvus de thermes privés, de boutiques, de lieux de culte. Ostie était alors une station balnéaire, hors les murs.
Coïncidant avec l’émission de la première monnaie romaine, la ville d’Ostie fut dotée d’un grand port maritime dont la construction commença sous l’empereur Claude et fut inauguré par Néron en 46.
Un fronton contemporain d’Hadrien, représente les sept sages de la Grèce (Thalès et consorts) siégeant côte à côte dans les latrines, cogitant avec une gravité de circonstance sur l’activité en cours qu’ils mènent de concert ! Pline l'Ancien précisait déjà que Fortuna, dieu de la chance, était invoquée en tout lieu et à toute heure. Thalès est le premier des sept sages à donner du monde des explicitations naturelles, non surnaturelles, ce qui est nouveau. On trouve à ses côtés un politicien, un magistrat de Sparte, un législateur athénien, un homme d'armes, un qui passait déjà pour un philosophe… Ces Messieurs seraient les auteurs de l'inscription au temple de Delphes du fameux « Connais-toi toi même » par laquelle ils invitent moins à l'introspection —ce que pourtant l'on persiste à croire— qu'à la conscience d'être homme, c'est à dire autre chose qu'une divinité.