Pour Michèle Tipy, en hommage amical
Pour Bruno et Rachel, que j’embrasse
Récemment le journaliste Jean-Michel Apathie a dénoncé les cruautés françaises en Algérie, décrites par les historiens, écartées des livres d’histoire scolaires.
Dans un article de 1943 Hannah Arendt et Simone Weil avaient déclaré que « la colonisation était comme un laboratoire possible de pratiques génocidaires ». Revenons à l’histoire.
Les troupes françaises sont entrées à Alger 5 juillet 1830, sous le fallacieux prétexte d’éliminer des bateaux pirates, oubliant leur destruction par la marine anglaise trois ans plus tôt. Il en restait trois à Alger en 1830. Charles X, contesté par les libéraux, tentait de renforcer son pouvoir qu’il sera cependant obligé de quitter à la fin du mois, au profit de Louis-Philippe.
À Alger les militaires sont maîtres de la situation. Paris n’a pas de projet. Alger est conquise, puis l’Oranais et le Constantinois.
En 1845 les journaux étrangers dénoncent la brutalité de l’armée française vis à vis des musulmans. La IIIe République vote des lois agraires qui exproprient pour des bouchées de pain les propriétaires. Les grandes familles coloniales prennent tout en main. Des terres sont volées aux habitants. On trie les jeunes aux portes de la scolarisation. Tocqueville écrit : « Nous avons rendu la société musulmane beaucoup plus misérable, plus ignorante et plus barbare qu’elle n’était avant de nous connaître. »
Acceptons un instant de lever le voile sur le siège épouvantable de Constantine en 1837, les enfumades devant les grottes de Dahra en 1845, où sont mortes asphyxiées un millier de personnes, femmes, enfants et vieillards et bêtes, après que de grands feux aient été allumés devant les entrées des grottes. La méthode du Maréchal Bugeaud s’exerçait là.
À cela ajoutons l’extermination des trois quarts de la population de Laghouat en 1852 dans le sud algérien, et la répression du soulèvement Kabyle en 1871, entraînant la déportation en Nouvelle Calédonie etc.