La crucifixion est un supplice introduit par Alexandre le Grand qui fit “crucifier 800 Juifs devant ses yeux”, (Flavius Josephe). En 66, une rébellion cause la crucifixion de 3630 hommes, femmes et enfants”. F. Josephe en a dénombré jusqu’à 500 en une journée. On dit que le lieu des exécutions se remarquait à première vue tant il apparaissait comme une forêt de croix. « À peine pouvait-on suffire à faire des croix et trouver de la place pour les planter » (cf F. Josèphe, Guerre de Juifs, LV, 11, 1).
À Rome, la crucifixion est considérée comme la plus infamante des peines. Cicéron disait qu’ « entre gens bien élevés on n’osait pas prononcer le mot “croix ». La crucifixion est une châtiment réservé aux brigands, aux meurtriers, aux esclaves, et à tous ceux qui n’ont pas la citoyenneté romaine.
La flagellation précède la crucifixion, avec un fouet terminé par des billes de plomb ou des osselets.
La croix se compose de deux parties. L’horizontale et la verticale, forment un tau grec (T). Le bois vertical mesure de 2 mètres à 5 mètres. En haut de la croix était cloué un écriteau sur lequel figurait le nom du condamné et le motif de sa condamnation.
La croix est éventuellement aménagée d’accessoires, telle cette sellette en bois (sedilium) sur lequel le supplicié reposait à califourchon ou assis, ou cette console (suppedaneum) permettant au supplicié de poser les pieds, et de prolonger encore sa vie. Le condamné parcourt à pied le trajet allant du tribunal au lieu du supplice. Il porte lui-même le madrier horizontal de la croix, le patibulum, lequel pèse entre 50 et 80 kilos. La fixation du supplicié à la croix est réalisée soit par des cordes, soit par des clous de charpentier d’une longueur de 15 à 17 cm. Le patibulum est ensuite posé et fixé. La mort survient après une asphyxie progressive, de plusieurs heures. La sépulture n’étant pas accordée systématiquement, les lambeaux des crucifiés sont dévorés par les chiens et les oiseaux. Toute sépulture accordée est conditionnée par le « coup de grâce », d’une lance ou d’un javelot (pilum) porté sur la poitrine.
Jésus fut enseveli à la manière juive (Jn 19, 40), dans un tombeau creusé dans le jardin de l’un de ses amis.
Notons qu’à la différence des Grecs ou des Égyptiens, les juifs n’ont pas d’emblée cru à l’immortalité de l’âme et à la résurrection des corps. En Israël, la croyance en la résurrection s’est exprimée dès le début du IIe siècle avant notre ère, le peuple fondé sur ce motif que Dieu étant juste il ne peut pas laisser dans le néant (le chéol) ceux qui ont toute leur vie affirmé que Yahwé est le vrai Dieu.
Gérard LEROY, le 23 mars 2018