Pour Géraldine, Jean et Françoise Ormières, Rachel, Christel

 Sous ces règnes les affranchis au service de l’Empire sont relégués à des tâches mineures, d’une part parce qu’ils sont désormais affectés comme subalternes des chevaliers et d’autre part parce que leur rôle se limite au cadre domestique de la maison impériale, comme les cubicularii, chargés du service à la personne de l’Empereur. Le mot cubicularii  est récemment officialisé comme un titre attribué à un affranchi identifiable. Ce titre va se développer à partir du règne de Domitien, dont certains des affranchis sont préposés à sa chambre, « avec un médecin et deux valets de chambre » (1).

L’Empereur Domitien se montre particulièrement sévère à l’égard de ses sujets qui agissent avec légèreté, à l’instar des parvenus et des gens du peuple. Les sénateurs et les chevaliers retrouvent leur prestige d’autrefois, lorsque l’Empereur remet en vigueur le privilège des quatorze rangs réservés à l’ordre équestre dans les gradins du théâtre. L’Empereur Trajan (98-117 s’entoure de gens choisis dont il réclame en retour une loyauté sans faille. Pline le Jeune approuve la conduite de Trajan, tout en réprouvant celle de ses prédécesseurs. « Ayant entrepris de corriger les mœurs, il (Trajan) fit cesser la liberté qui avait été prise de s’asseoir à la place où les chevaliers doivent assister aux spectacles (…), il chassa du Sénat un ancien questeur, parce qu’il affectionnait la pratique de la pantomime et de la danse : il enleva aux femmes de mauvaises mœurs l’usage de la litière et le droit de recueillir des legs et des successions (2)».

Désormais, seules l’honnêteté et la loyauté sont, pour Trajan, les qualités demandées et recherchées auprès des serviteurs impériaux. Pline le Jeune approuve cet Empereur qui considère les affranchis comme des serviteurs qui doivent savoir où est leur place. Pline admire Trajan pour cela et le met au rang d’un grand Prince, qui ne se laisse pas dominer par sa faiblesse et qui sait s’imposer grâce à une personnalité inflexible. Les postes qui avaient été réservés aux affranchis furent peu à peu confiés en priorité à des chevaliers.

Gérard Leroy, le 7 mars 2025

  1. Suétone, César, IV, 2
  2. Suétone, Domitien, VIII, 4