Un fidèle lecteur de QEP, Jean-Pierre Janier, nous fait part judicieusement de sa réflexion relative au dernier article paru le 23 août.

Dans le 909e billet de son blog, Gérard Leroy choisit, cette semaine, de revenir sur un article paru en mai 2024 dans Le Figaro, proposé par son Éminence le cardinal François Bustillo et intitulé  LOI sur l'aide à mourir. La fin de quelle vie ? dont l'accroche était : "L'Occident a perdu l'esprit pascal du christianisme qui prêche la vie, l'avenir, l'aventure, le rêve ... Qui se lève pour annoncer la charité, l'espérance, la joie ?"

Le cardinal déplore "qu'on marche vers la mort passivement en constatant une crise de l'espérance" et craint "qu'aujourd'hui nous risquions de basculer vers une vie sans prix, une vie à bannir." Il constate : Nous sommes tous choqués par la violence de notre société (...) Une loi permettant la fin de la vie est une forme ultime d'extrême violence. Une barbarie ultime."  C'est  pourquoi  il  nous exhorte : "Notre devoir, c'est de croire qu'une vie humaine est toujours un don pour l'humanité (...) Il est triste d'imaginer une vie finie sans être achevée."

Et notre Frère François conclut : "Notre pragmatisme technique et scientifique a étouffé la recherche spirituelle et la transcendance. La vie humaine perd son mystère, sa dignité et sa gratuité. Tout est calculé ou légalisé. La vie humaine se robotise et obtient un certain prix en fonction de critères affectifs, subjectifs, sans éthique ni morale". Il forme alors le souhait  "que la noblesse de la science nous oriente vers une vie meilleure. Non vers la tombe."

Gérard Leroy prolonge cet exposé en mettant l'accent sur la gratitude que l'on doit à Dieu de nous avoir donné la vie "une existence qui répond, autant qu'elle le peut, par l'amour et la justice (...) La gratitude est la marque individuelle de la civilité, précise-t-il. La gratitude nous émancipe au point de retrouver l'autonomie de notre conscience. Une fin de vie règlementée par la loi ne fait que répondre au vidé créé par l'absence de conscience individuelle."

Et notre théologien et philosophe de conclure : "C'est précisément à cause de la pluralité des perceptions de ce qu'est la vie, de ce qu'est la mort, de la diversité des degrés de conscience que la fin de vie relève de la conscience individuelle. Pas de la loi."

Science sans conscience ?...

Mais, dès 1532, c'est-à-dire il y a près de cinq siècles, François Rabelais (bénédictin, ex- franciscain) ne faisait-il pas dire à Gargantua à l'adresse  de  son  fils  Pantagruel :   " Mais  parce que selon  les  dires  du  sage  Salomon,  Sapience ( = sagesse + science) n'entre point en âme malveillante, et science sans conscience n'est que ruine de l'âme, il te convient servir, aimer et craindre Dieu, et en lui remettre toutes tes pensées et tout ton espoir; et par une foi charitable, lui être fidèle, en sorte que jamais tu ne t'en écartes par péché."

Tout était dit, déjà, TOUT ! Alors "rompons l'os et suçons la substantifique moelle" puis demandons-nous comment l'homme pourrait oser aujourd'hui reprendre (à l'homme) ce que Dieu (lui) a donné, surtout le plus beau de tous ses dons : la VIE ?

                Et, pour qui a la Foi - ne l'oublions pas - ... la  VIE  ÉTERNELLE !

Jean-Pierre Janier