Pour Patrick Duprez, en hommage amical

   On a dit de Luther qu’il était... orgueilleux, dissimulateur, violent, sensuel. Cette réputation est encore en vigueur même chez des gens relativement cultivés. 

Point de vue polémique : du coup, on a cherché à discréditer l’adversaire, sans aucun esprit de dialogue, mais visant une victoire dialectique. 

Point de vue théologique : On peut rattacher les différences entre catholiques et protestants à une différence dans la façon de concevoir l’eucharistie et surtout sur le réalisme de l’Incarnation.

Point de vue historique : L’histoire a visé un résultat apologétique par voie de dénigrement. 

On ne peut traiter par le mépris ”l’événement capital de notre histoire qu’est encore et toujours Luther” (Nietzsche). On ne peut se dispenser d’un patient travail et du temps nécessaire pour parvenir à une communion et une fraternité de travail avec d’autres. 

Au regard de l’appel à réviser les grandes dissidences chrétiennes, et à se retrouver unanimes dans l’unité visible de l’Église apostolique, il y a l’exigence pour les catholiques de comprendre le Réformateur, les dissidences et leurs requêtes, son angoisse durant ses années monastiques et le sens de sa levée.

Si les catholiques redécouvrent le sens religieux de la Réforme, si les protestants se débarrassent du complexe anti-romain et redécouvrent le caractère évangélique de bien des choses catholiques, nous ouvrirons le couloir prometteur de la pacification et de la concorde.

Ré-examinons la révolte contre l’autorité de l’Église ;

Ré-examinons l’homme de la foi, de l’Écriture, attaché à la Révélation biblique.

Aujourd’hui, l’option à prendre n’est plus tant d’être protestant ou catholique, mais entre chrétien ou non chrétien.

 

Gérard LEROY, le 17 juin 2017