Donatisme et islamisation, les tribulations du VIe siècle

Pour Hélène Bellanger, en signe d'amitié

   À la fin du VIè siècle l’Afrique byzantine se réorganise. La chrétienté africaine retrouve sa vitalité d’avant l’invasion des Vandales. Le gouverneur d’Afrique détient les pouvoirs civils et militaires sur toute la façade côtière de l’Afrique du Nord, la partie de l’Espagne non conquise, les Baléares, la Sardaigne, la Corse. Le gros problème de l’époque, c’est le retour de l’hérésie donatiste, laquelle refuse la validité d’un sacrement administré par un ministre indigne. Rappelons que Cyprien de Carthage († 258) avait été accusé d’avoir livré des livres sacrés aux païens sous la pression des persécutions, et qu’en conséquence les sacrements qu’il délivrait ne pouvaient être valides.

Le donatisme était apparu au IVè siècle, à la suite du refoulement par les chrétiens d’Afrique des apostats de la grande persécution de Dioclétien en 305. Donat, évêque de Carthage au IIIe siècle, en avait été le précurseur.

Leur mouvement est coloré de nationalisme religieux suffisamment enraciné pour mieux s’opposer à l’occupation des Vandales. Si la lutte que leur avait livré saint Augustin avait abouti à leur écrasement au début du Ve siècle, les donatistes relèvent la tête deux siècles plus tard et mènent la vie dure aux évêques. Ils font rebaptiser tous les catholiques selon leur rite. Néanmoins la chrétienté d’Afrique tient bon, construit des églises, envoie des missions un peu partout, et étend vers le sud son influence.

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