Pour Alix et Madeleine, mes petites-filles que j'embrasse

   Ce roi de Babylone prestigieux, grand bâtisseur et conquérant impitoyable, est gravé dans notre mémoire comme le destructeur de l’État de Juda et du temple de Jérusalem.

Les historiens gréco- romains éprouvent quelque difficulté à cerner son règne.

Ce dont on peut être sûr, c’est que Nabuchodonosor a été un despote oriental dans toute sa démesure. À l’observation de ses gigantesques travaux, dont la création des jardins suspendus de Babylone, pour atténuer la mélancolie de son épouse d’origine iranienne, qu’Hérodote compare à un Pharaon d’Égypte.

Restaurateur de temples autant que du pouvoir royal et de sa puissance impériale, selon les inscriptions babyloniennes, Nabuchodonosor permit à Babylone de fleurir encore plusieurs siècles dans son berceau mésopotamien.

Son nom, en babylonien, se présente comme Nabu-kudurri-usur, autrement dit : « Ô Nabu, protège mon héritier ».

On connaît les dates exactes de son règne : de 605 à 562 av. J.-C. Il reste cependant des points d’incertitude, dont ne subsiste qu’une seule représentation, très standardisée, sur une stèle de pierre trouvée à Babylone.

On sait que Nabuchodonosor est le deuxième roi de Babylone à porter ce nom, loin d’un premier homonyme qui régna six siècles plus tôt, jouissant d’un prestige particulier pour avoir rendu à la Babylonie son indépendance et son rang de grande puissance proche-orientale. Nabuchodonosor II, lui, était le fils de Nabopolassar, le fondateur de cet Empire dit néobabylonien, grâce à la délivrance de la tutelle des Assyriens.

Les recherches récentes ont cependant fait beaucoup progresser nos connaissances sur ce représentant majeur de la dynastie néobabylonienne, la dernière d’un empire indépendant, qu’on situe entre 626 et 539 avant notre ère.

On a récemment établi que la famille de Nabuchodonosor était originaire de la ville d’Uruk, dans le sud de la Babylonie, tout près d’Ur d’où était parti la tribu d’Abraham douze à treize siècles plus tôt. Le père de Nabopolassar fut gouverneur de la ville au service des Assyriens, et Nabuchodonosor lui-même a commencé sa carrière comme administrateur du temple de la déesse Ishtar.

Une guerre impitoyable de l’empire contre les Assyriens se termina en 612 par la prise et la destruction de leur capitale principale, Ninive (aujourd’hui Mossoul), avec l’aide des Mèdes venus d’Iran. Le prince-héritier de Nabopolassar, Nabuchodonosor, fut en charge des campagnes militaires dans l’ouest du Proche-Orient, marquées par la prise et la destruction de la dernière capitale assyrienne, Harran, en 610. Parallèlement, Nabopolassar et son fils investissaient. Le produit des victoires favorisa la gigantesque entreprise de restauration des monuments des villes de Babylonie et dans une remise en état économique du pays et de ses infrastructures.

 

Gérard Leroy, le 11 juin 2022