Pour Yves Giorello, en hommage amical
Dans l’ancien Israël, on adoptait une règle : tous les 6 ans et pendant une année, la 7e, la terre devait être laissée en jachère pour revenir au Créateur seul. Ainsi l’emprise des soit-disant propriétaires humains était sentie comme tout-à-fait provisoire.
En Lv 25, 4-6, on lit ceci : « En la 7e année la terre aura son repos sabbatique, un sabbat pour Yahvé : tu n’ensemenceras pas ton champ, tu ne tailleras pas ta vigne, ce sera pour la terre une année de repos ». i.e. vous prendrez ce qui poussera de sauvage dont vous vous nourrirez cette année-là. Dans ce chapitre il est dit que Dieu a prescrit d’assurer au peuple, la 6e année, des produits pour 3 ans, pour la 6e année, pour la 7e , et pour la 8e qui ne peut envisager de récolte puisque on n’ensemence pas la 7e année.
Le Code de l’Alliance prévoyait qu’un esclave israélite au-delà de 6 ans, devait être libéré la 7e année, à moins qu’il ne préférât rester chez son maître. Le Code de l’Alliance prescrit que le produit des champs, des vignes et des oliveraies restés en jachère la 7e année doit être abandonné aux pauvres (Ex 23, 10-11).
La 7e année s’opèrait ce qu’on appelle « la rémission », i.e. la libération des gages personnels retenus pour le remboursement d’une dette : « voici bientôt la 7e année, l’année de la remise », disait-on .
Ce cycle de 7 années s’inspire évidemment de la semaine de 7 jours se terminant par le repos du sabbat qui suspend le travail (qui participe à l’œuvre créatrice de Dieu), d’où l’emploi du mot sabbatique pour désigner cette année de repos (Lv 25, 8 ; 26, 34, 35, 43).
Une autre coutume relative à l’année sabbatique, c’est l’année jubilaire (Lv 25, 8-17), dont on n’a aucun indice qu’elle ait été jamais strictement appliquée.
Le jubilé est ainsi appelé parce que son ouverture était annoncée au son de la trompe, qu’on dénomme yôbèl. Le jubilé revenait tous les 50 ans. La 50e année était en réalité la 49e, la dernière des 7 années sabbatiques. Alors, non seulement les terres restaient en jachère, mais les maisons devaient revenir à leur propriétaire primitif. Le prix de rachat des esclaves dépendant aussi du nombre d’années qui séparaient le prochain jubilé.
Gérard Leroy, le 20 juillet 2019