Pour Amalita De Zarate, Philippe Perrenoud, Patrick Duprez, Yves Giorello, en hommage amical,
L’anniversaire du concile de Nicée est un rappel de sa portée œcuménique. Elle est le bien commun des diverses communautés chrétiennes et l’on peut souhaiter qu’une commémoration œcuménique puisse porter ses fruits pour les relations entre les diverses Églises chrétiennes.
Selon le mot d’Athanase « Dieu s’est fait homme pour que nous soyons divinisés. » Et non divisés. « Le cœur ne se divise pas ».
Retenons les fruits œcuméniques des travaux sur la synodalité (2021-2024) qui ont marqué une étape majeure au sein de l’Église catholique dans les relations œcuméniques : « Un des fruits les plus significatifs du Synode 2021-2024 a été l’intensité du zèle œcuménique ». Cette dynamique reconnaît d’abord le baptême commun comme fondement de l’unité par les délégués fraternels d’autres Églises chrétiennes, puis l’organisation de prières œcuméniques et l’émergence d’un véritable « échange des dons » entre traditions ecclésiales. Comme le souligne le Document final : « La synodalité, qui est une dimension constitutive de l’Église, requiert repentance et conversion » (§ 6).
Cette expérience synodale stimule la réflexion en vue de l’avenir des relations œcuméniques, notamment à travers l’établissement du Groupe d’étude chargé d’étudier « la réception des fruits du chemin œcuménique dans le Peuple de Dieu ». On a pu observer des propositions concrètes, comme l’organisation d’un synode œcuménique sur l’évangélisation, le développement de pratiques synodales communes et la commémoration du 1700e anniversaire du Concile de Nicée en 2025. Cette dynamique s’inscrit dans une vision renouvelée de la formation, car : « La voie synodale de formation implique que la dimension œcuménique soit présente dans tous les aspects des chemins vers les ministères ordonnés » (§ 148). Il convient de passer « du dialogue à la collaboration concrète et aux expériences partagées de discernement en commun ». L’unité des chrétiens s’appuie sur la diversité. L’enjeu œcuménique est fondamental pour l’annonce de l’Évangile aujourd’hui dans un monde confronté à tant de défis.
Cette transformation demandera du temps. Le texte précise que « le processus synodal ne s’achève pas avec la fin de l’actuelle assemblée » car il comprend une phase cruciale de mise en œuvre. Il appelle « toutes les Églises locales à poursuivre leur chemin quotidien avec une méthodologie synodale de consultation et de discernement. » (§ 9)
La mise en œuvre de ces orientations constitue un défi. Lequel exige un engagement de tous. Le résultat dépendra de la capacité de chaque communauté à s’approprier cette vision synodale et à la traduire dans des pratiques concrètes adaptées à son contexte. Le Document final est une sorte de feuille de route pour une transformation profonde de chaque église, catholique, protestante, orthodoxe, anglicane, invitant chacune à devenir plus participative, plus transparente et plus missionnaire, tout en restant fidèle à elle même. Comme pour la construction d’une maison, tous les corps de métiers coopèrent.
Gérard Leroy, le 4 juillet 2025