ce titre inaugure la série d’articles que nous confie Jean-Pierre CHARTIER, ce dont le remercions vivement. J.P. CHARTIER est docteur d'Etat en psychologie clinique, psychanalyste membre du IVe groupe, ancien directeur de l'Ecole de psychologues praticiens (Paris - Lyon). Il a notamment publié Les transgressions adolescentes chez Dunod en 2010. 

Il ne faut pas oublier l’homme qui ne sait plus où le mène son chemin. Le sage le plus sage ne fera jamais qu’un crabe marche droit. (Héraclite. Pensées).

Comme l’a écrit Clara Thompson dans « La psychanalyse, son évolution et ses développements », la psychanalyse n’est pas sortie toute armée du cerveau de Sigmund Freud, comme Athéna de celui de Zeus.

La théorie, comme la technique, fut le fruit d’une longue élaboration basée sur la clinique de Freud. Après l’électrothérapie de Herb qui était à la mode comme aujourd’hui nous assistons au come back de la sismothérapie, Charcot puis Brever furent ceux qui l’initièrent à l’usage de l’hypnose et de la suggestion. Une de ses patientes hystériques lui permit de découvrir ce qui allait devenir la psychanalyse à partir de la règle des “libres associations” préconisée par l’analyste. Freud aurait sans doute dû s’inspirer d’une formule de son premier maître, Charcot : « la théorie c’est bien, mais ça

n’empêche pas la réalité d’exister ». Certes, il remettra plusieurs fois en question ses théories, ce qui provoqua aussi le départ et la scission de ses premiers disciples : Adler en 1911, Steckel en 1912, puis Jung, le prince héritier et celui qui devait lui succéder comme Josué à Moïse. Mais la psychanalyse était vivante et acceptait les innovations comme celles de Ferenczi, qui fut à l’origine de la création de l’I.P.A. en 1910, pourtant point de départ de la bureaucratisation et de la fossilisation contemporaine de notre discipline.

 

Jean-Pierre CHARTIER, le 8 novembre 2014