Pour Yves Giorello, en hommage amical

   L’émergence de nouvelles religiosités et de nouvelles communautés chrétiennes ne doit pas nous faire oublier le défi permanent des grandes religions historiques comme  l’hindouisme, le bouddhisme, l’islam.

Non seulement elles maintiennent leur emprise sur leurs fidèles, mais elles recrutent de nouveaux adeptes sur le territoire de l’ancienne chrétienté. Le pouvoir des médias, la rapidité de la communication et le nouveau flux migratoire des populations ont modifié l’ancienne carte missionnaire du monde. L’Europe compte déjà plus de 15 millions de musulmans et l’Amérique du Nord découvre avec ferveur la sagesse des grandes religions de l’Orient. À l’heure de la mondialisation, nos sociétés sont de plus en plus multi-culturelles et pluri-religieuses.

    Il s’agit d’une véritable révolution dans l’histoire religieuse de l’humanité et on ne dira jamais assez la chance que représente la nouveauté du dialogue interr-eligieux pour la communauté mondiale à l’aube du troisième millénaire. À cet égard, l’Eglise catholique qui témoignait d’un exclusivisme religieux intransigeant a joué un rôle de pionnier. Le concile de Vatican II représente une mutation sans précédent envers ceux que l’on désignait encore comme les païens. L’Eglise encourage désormais une attitude de respect et d’estime à l’égard des autres religions du monde et la théologie récente des religions est désormais en faveur de la reconnaissance des autres traditions religieuses comme voies possibles de salut.

Voilà qui modifie les formes de la mission de l’Eglise et de l’annonce de la Parole de Dieu à tous ceux qui appartiennent aux religions non chrétiennes.

Gérard Leroy, le 6 décembre 2024

cf. G. Leroy, Le salut au-delà des frontières, Ed. Salvator