Les civilisations se valent-elles ?

   Voilà bien un sujet de bac ! Or, le tollé qui a réagi à la déclaration du ministre français de l’intérieur affirmant que “toutes les civilisations ne se valent pas” laisse aussitôt imaginer que ces protestataires supposés candidats au bachot seraient moins exaltés devant leur copie.

On n’a pas fini d’en causer. Au moins jusqu’à la prochaine incartade tant la discussion creuse et indéfinie —la parlotte— est un de nos travers majeurs, qui vise à exterminer l’adversaire plutôt qu’à déceler la vérité. La morosité ambiante trouve dans la fronde son  exutoire, désignant les politiques à la fois comme acteurs et comme jouets. L’opinion, entraînée par sa loi que  gouverne le coeur plutôt que l'esprit, en est si friande que la vox populi, d’ordinaire non troppo, nous fait un boucan de tous les diables.

Il convient cependant d’observer qu’avant même de lancer un jugement comparatif sur les civilisations, le minimum nécessaire d’empathie aurait épargné à notre ministre les foudres qui naturellement se sont abattues sur lui. À l’encontre, et à l’adresse des protestataires, on serait bien inspiré de décrypter la question plutôt que de réagir sans réfléchir.

De quoi parle-t-on quand on prononce le mot civilisation ? Question qui n’a pas effleuré le journaliste du Monde qui, ce lundi 6 février, titrait ainsi son son article  : “Toutes les cultures ne se valent pas” tandis que l’article ne parlait que des civilisations ! Voilà qui démontre la confusion dans les esprits des journalistes.

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