L’appel de Bruno Latour pour une nouvelle approche de l’écologie

Pour Marie, que j’embrasse

   Nous serions aveugles, ou complotistes, en ne reconnaissant pas que notre humanité fait face à des défis sans précédent.

Face à l’un d’entre eux, l’impuissance politique est nourrie de l’incapacité des dirigeants à s’unir pour prendre à bras-le-corps la crise environnementale. Bruno Latour, décédé début octobre 2022, proposait, lui, de poser l’écologie comme le facteur discriminant des nouvelles oppositions politiques et de faire advenir un nouvel acteur, « la classe écologique », pour en porter le combat. À cette expression belliqueuse il me semble préférable d’assigner à la « classe écologique » le rôle de lanceur d’alerte pour la réflexion.

Dans un contexte où règne une sorte d’indifférence, d’irénisme, de passivité, il convient de reconnaître que l‘écologie divise sur de nombreux sujets annexes. Latour assumait sa radicalité, en même temps qu’il était conscient de la nécessité de se libérer de la fascination phagocyte de la production. Le point de clivage, d’après ce philosophe, qui dresse la nouvelle classe écologique contre toutes les autres, c’est qu’elle veut restreindre la place accordée aux rapports de production, tandis que d’autres veulent l’étendre. De sorte que l’objectif ne devrait plus être « la croissance », mais « la prospérité ». 

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