Qu’est ce qui dans le mal fait mal ?

Pour mes enfants, que j'embrasse,

   La violence est une réalité métaphysique que la métaphysique ignore. Elle est pourtant de tous temps et de tous lieux, déterminante de toute force, source et cause de tout acte, y compris ceux qu’on rapporte à la liberté. L'homme raisonnable n'a cessé de vouloir régler la violence et de la surmonter.

Parce que la paix reste le bien précieux auquel l’homme aspire, esquissons ici ce qui entrave son projet. À la suite du philosophe jésuite Paul Gilbert je propose quatre pistes d’approche de la violence, afin de mieux cerner son concept.

L’homme est-il, ontologiquement, violent ? Ou n’est-ce qu’un accident contingent de l’être ?

À l’examen la violence littérale, comportementale, psychologique, politique, pose l’hypothèse que l'acte d'être est essentiellement un acte de liberté. La liberté comprise ici comme capacité dynamique de l’homme dont la conscience individuelle est le moteur principal de ses choix.

La deuxième approche s'attache à la raison (intelligence), où la violence apparaît dogmatique en ce qu’elle vise l’unité formelle systémique. La raison moderne, qui veut avoir raison (!), est spontanément violente. Au point qu’il ne reste plus à certains dirigeants, qui se sont volontairement délestés de leur intelligence, que d’envisager exclusivement le rapport de forces de nature violentes pour diriger une entité non plurielle donc mieux contrôlée.

La systématisation contemporaine participe à la violence factorisée par la réduction au « même » des différences d'autrui, ou d'autrui en tant que différent, véhiculée par l'idée d'une « unité » formelle.

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