Que conclure des conséquences du phénomène de sécularisation ?

Pour Hélène Bellanger, que j'embrasse

   Tous les courants nés de la sécularisation ont produit l’apparition de questions fondamentales jusqu’ici tabous : Est-ce qu’on a encore besoin de se référer à Dieu ? Est-ce que l’homme ne peut pas devenir maître de son aventure ? Est-ce que l’homme, pourvu des nouvelles connaissances, ne peut pas s’interpréter lui-même ?

On en est venu à admettre qu’il ne va plus de soi de s’intéresser à Dieu ; ça n’est pas aussi simple que jadis. On se demande si Dieu est encore possible aujourd’hui. Mais aussi : comment va-t-on s’en tirer par rapport à tout un héritage religieux, et plus précisément par rapport aux mille et un visages de Dieu auxquels on s’était apprivoisé ?

D’un autre point de vue, moral celui-là, la sécularisation a entraîné l’abandon des valeurs qui avaient jusqu’alors présidé au fonctionnement de la société française. La jeunesse française ne se retenait pas d’afficher, après 1968, un nihilisme  volontiers ostentatoire. L’Insensé  de Nietzsche (1), qui met en scène l’homme à la lanterne allumée en plein midi à la recherche de Dieu que l’homme a tué, intègre alors la culture classique. Le philosophe allemand devient la référence à la mode de ce temps. On célèbre la mort de Dieu, même si Michel Foucault commence à s’angoisser de celle de son meurtrier ! Une nouvelle culture se déploie. L’absurde d’Arrabal, de Ionesco, d’Harold Pinter ou de Samuel Beckett assure le succès des théâtres parisiens. 

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