Le consensus urgent pour une humanité plurielle

Pour Camille Tchéro, en hommage amical,

   En dépit du risque d’aboutir au relativisme et compromettre l’identité de chaque religion, la reconnaissance du pluralisme ne peut être que lucide. La portée anthropologique et morale  de  la pluralité religieuse peut nous aider à décrypter le contenu de l’humain véritable. La culture se doit d’être au service de l’humanisation de l’homme et d’une meilleure articulation entre ses déterminismes ethniques et les valeurs de l’esprit. Elle est en lien avec l’éthique et le religieux, et façonne une véritable civilisation. 

    En s’interrogeant sur l’identité culturelle de l’Europe, on se rend à l’évidence que la civilisation occidentale est impensable en dehors de l’héritage judéo-chrétien. En observant toutes les grandes civilisations, celles qui sont mortes et celles qui subsistent encore, on ne peut que remarquer l’imbrication de la culture et de la religion. Comment dissocier la culture indienne et l’appartenance à l’hindouisme ? Il n’y a pas de mot en Inde pour désigner une philosophie qui soit distincte de la lecture des grands textes fondateurs. Comment parler d’une culture de la négritude en faisant abstraction des religions traditionnelles africaines ? Comment distinguer l’islam comme religion et l’Islam comme civilisation arabo-musulmane ?

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Où en est l’œcuménisme 500 ans après Luther

Pour Patrick Duprez, en hommage amical

   On a dit de Luther qu’il était... orgueilleux, dissimulateur, violent, sensuel. Cette réputation est encore en vigueur même chez des gens relativement cultivés. 

Point de vue polémique : du coup, on a cherché à discréditer l’adversaire, sans aucun esprit de dialogue, mais visant une victoire dialectique. 

Point de vue théologique : On peut rattacher les différences entre catholiques et protestants à une différence dans la façon de concevoir l’eucharistie et surtout sur le réalisme de l’Incarnation.

Point de vue historique : L’histoire a visé un résultat apologétique par voie de dénigrement. 

On ne peut traiter par le mépris ”l’événement capital de notre histoire qu’est encore et toujours Luther” (Nietzsche). On ne peut se dispenser d’un patient travail et du temps nécessaire pour parvenir à une communion et une fraternité de travail avec d’autres. 

Au regard de l’appel à réviser les grandes dissidences chrétiennes, et à se retrouver unanimes dans l’unité visible de l’Église apostolique, il y a l’exigence pour les catholiques de comprendre le Réformateur, les dissidences et leurs requêtes, son angoisse durant ses années monastiques et le sens de sa levée.

Si les catholiques redécouvrent le sens religieux de la Réforme, si les protestants se débarrassent du complexe anti-romain et redécouvrent le caractère évangélique de bien des choses catholiques, nous ouvrirons le couloir prometteur de la pacification et de la concorde.

Ré-examinons la révolte contre l’autorité de l’Église ;

Ré-examinons l’homme de la foi, de l’Écriture, attaché à la Révélation biblique.

Aujourd’hui, l’option à prendre n’est plus tant d’être protestant ou catholique, mais entre chrétien ou non chrétien.

 

Gérard LEROY, le 17 juin 2017

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L’humain authentique

Pour Nicole Cathala, et le Groupe GIP 11, en hommage amical

       Je suis porté à penser que le processus de mondialisation a développé les risques de déshumanisation. Si ce constat est avéré on perçoit que l’Eglise a une vocation prophétique de contre-culture et qu’elle doit œuvrer avec d’autres instances à la recherche et à la promotion de ce que l’on peut appeler l’humain  authentique, le vere humanum dont parle la Constitution  Gaudium et spes

Il s’agit de résister à l’impérialisme d’une culture de plus en plus monolithique qui nous envahit, une culture placée sous le signe de la consommation, de la seule réussite sociale, de l’épanouissement individuel maximum dans l’ignorance des grandes fractures de nos sociétés, anesthésiés par la convoitise et le souci de paraître.

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