La 500e est naturellement dédicacée à celui qui a été l'initiateur de ce site, Philippe Weickmann, à qui j'adresse mon amicale gratitude
Pour autant que la désacralisation coïncide avec une démystification radicale des illusions et des idolâtries de la conscience religieuse, on peut admettre que, par effet secondaire, la désacralisation aura préservé le sacré authentiquement religieux où s’enracine la foi.
L’homme moderne croit désormais maîtriser les critères de ce qu’il appelle la modernité. En même temps que l’on observe un déclin de la religion en Occident, s’est affermie l’autonomie de l’homme, la prise en charge de son existence.
Avec le recul du sacré conjugué aux mouvements de notre histoire moderne, on assiste à une conquête nouvelle de la rationalité. Tout devient “manipulable”, et ne doit plus recéler aucun mystère. Tout ce qui advient, la finitude, la naissance, la douleur, la maladie, le vieillissement, la mort, tout doit être contrôlable. Plutôt que de subir la réalité nous parvenons à la maîtriser pour la soumettre. La raison est passée de la soumission au réel à la responsabilité de son histoire. Nous prenons les choses en main !
On comprend alors que la question du pourquoi, reléguée par la question du comment spécifique de l’intelligence scientifique, la question du sens redevienne plus délicate. C’est à l’homme qui a conquis son autonomie et qui a démystifié un certain nombre d’aliénations religieuses qu’il s’agit d’annoncer Dieu.