Le pontificat du pape François a suscité peu à peu une admiration conséquente à ses gestes pastoraux, ses paroles, dont la spontanéité troublait parfois les spécialistes des exégèses pontificales.
Avec Jean-Luc Marion j’observe la principale préoccupation du pape François qui a été de maintenir l’Église dans le flux et le souffle de l’Esprit saint.
Les grands thèmes de ce pontificat qui nous ont interpellés ont été, tour à tour, la synodalité, nous invitant à l’écoute, au dialogue, à passer du « je » au « nous », prendre un risque ; l’écologie avec la remarquable encyclique Laudato si’, où l’homme est appelé comme co-créateur et intendant de Dieu sur la création. Il y eut encore l’aide aux réfugiés à Lampedusa, la maîtrise des abus commis sur le plan financier, la conscience responsable de l’Église devant les dérives sexuelles commises en son sein.
Devant l’énigme de la condition humaine, il a su inaugurer une complicité du christianisme avec l’humain authentique. La religion chrétienne qu’il désignait en des jours douloureux comme « un hôpital de campagne » plutôt que comme un bureau de douane, contrôlant avec ses interdits les fraudeurs, a pour mission permanente, n’a-t-il cessé de rappeler, d’annoncer l’Evangile en même temps que de le vivre, auprès de tous, auprès des laissés pour compte. La foi redevenait alors présente, crédible pour des oreilles qui ne l’entendaient plus.
Tout en restant fidèle au magistère, sa gouvernance s’est effectuée de façon libérale et ferme —certaines disent « autoritaire ». Il nous a surpris par sa liberté exercée par des initiatives, aussi bien doctrinales que pastorales qui ont fait de ce pontificat une lumière dans la nuit du monde.
De nombreuses pages s’efforceront d’en prendre le pouls théologique, ecclésial, moral et social. Somme toute missionnaire.
Gérard Leroy, le 22 avril 2025